Le présent article propose une analyse des approches traditionnelles d’apprentissage et d’éducation des adultes (AEA) en contexte béninois, dans une perspective historique, didactique et prospective. Nourri par des données de type qualitatif issues de la revue document et d’entretiens, il s’appuie sur une clarification des notions d’adulte, de tradition, de savoir endogène ou autochtone, ainsi que sur le triangle didactique de Yves Chevallard.

A propos de la substance de la thématique, l’article part de l’identification et la description des principales traditions éducatives ayant structuré l’AEA au Bénin, notamment dans les sphères religieuses, artisanales, communautaires. A cet effet, l’analyse retrace l’avènement, l’évolution, le type de publics cibles, la finalité éducative, les pratiques enseignantes, ainsi que les succès et les limites de ces traditions.

Ensuite, en opérant une catégorisation basée sur les paramètres que sont la prépondérance dans la pratique, le degré d’institutionnalisation et la compatibilité avec les priorités nationales, l’article distingue les traditions dominantes de celles dites récessives, en justifiant leur statut respectif dans le contexte social et politique actuel. Sur cette base, il esquisse le profil d’une tradition d’AEA recommandable aujourd’hui, c’est-à-dire capable d’intégrer les valeurs culturelles locales tout en répondant aux exigences contemporaines d’apprentissage dans la perspective de la maximisation des résultats de l’action éducative destinée aux adultes.

Enfin, l’article explore les mécanismes possibles de combinaison entre les approches traditionnelles et les technologies de l’information et de la communication, avant de proposer une stratégie de valorisation pour inscrire durablement ces pratiques dans une dynamique d’éducation endogène et inclusive.

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