Skip to content

Le foyer de la communauté africaine de l’éducation des adultes

Back to magazine

ENREGISTREMENT DU WEBINAIRE : Changement climatique, agriculture et éducation des adultes

14 avril 2025
| GARIKO Amadou Seydou
| Independent teacher of French as a foreign language, language reinforcement trainer, participant in the Moja/Bamako-Mali webinar.
Climate Change

Tunisie Mali

Le 10 avril 2025, entre 12 heures et 14 heures Temps Universel, la Plateforme MOJA de DVV-International a organisé un webinaire dont le thème était « Le changement climatique, l’agriculture et l’éducation des adultes ». Les quarante-six participants à cette réunion en ligne ont eu droit à deux brillants exposés assurés successivement par deux animateurs du Mali et de la Tunisie.

First, Mr. Mamadou Dounantié Mariko, holder of a Master’s degree in History and Geography from the École Normale Supérieure of Bamako (Mali) and a Graduate Diploma from the University of California-Davis (USA), and a specialist in climate change, gave a presentation entitled:
"Adult Learning and Education (ALE) as a Response to Climate Change and Food Insecurity in the Sahel."

Next, Mr. Karim Chebbi, a Director in Demography/Sociology and Project Manager at DGRV (The German Cooperative and Raiffeisen Confederation), Tunisia Section, spoke on the topic:
"Cooperative Agricultural Production Units in Tunisia: Collective Agricultural Production in Service of Food Sovereignty."

Après les mots de bienvenue et de remerciements adressés aux participants par Monsieur Konota, Monsieur Harrington de MOJA a expliqué le bien-fondé du webinaire et l’importance du thème à traiter.

Dans son exposé, Monsieur Mamadou Dounantié Mariko attire l’attention sur l'urgence climatique et l'augmentation de l'insécurité alimentaire face auxquelles l'apprentissage et l'éducation des adultes (AEA) deviennent des outils incontournables pour renforcer la résilience des communautés sahéliennes. Cela sonne comme un message clé qui met en lumière le rôle crucial de la formation communautaire en réponse aux bouleversements environnementaux qui touchent les Etats du Sahel.

Cette région, qui comprend le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, le Niger et le Tchad, dépend largement de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche pour la survie de sa population. Toutes ces activités sont gravement affectées par le changement climatique avec son corollaire de pluies imprévisibles, de sécheresses prolongées, d’inondations et de désertification exponentielle en certains endroits de cet espace.

Le premier intervenant a souligné l'importance d'une éducation axée sur la résolution pratique des problèmes dont la première étape consiste à sensibiliser d’abord la communauté. Ensuite, il faudrait poser un diagnostic participatif permettant d'identifier les secteurs les plus affectés, les impacts et les priorités d'action. Les formations doivent être adaptées aux réalités du terroir, dispensées en langues locales et destinées à la fois aux villageois, aux femmes, aux élus locaux et aux techniciens.

Pour améliorer la situation, Monsieur Mariko préconise la mise en place des modules. Les sessions de formation doivent introduire des pratiques durables telles que des techniques agricoles (zaï, demi-lunes), un élevage raisonné, la pisciculture, la gestion de la forêt, la stabilisation des dunes ou encore la transformation des produits agricoles. Une attention particulière est accordée aux femmes, souvent les plus vulnérables, par un soutien constant de leurs activités génératrices de revenus et leur participation à la vie communautaire.

Selon l’orateur, loin d'une approche descendante, la formation est une démarche durable et participative. Les apprenants deviennent eux-mêmes des relais du changement. Des exercices pratiques sur le terrain, des échanges de bonnes pratiques et surtout une planification à long terme (pluriannuelle) sont à même d’assurer la pérennité des efforts largement consentis.

Il convient de noter que la présentation de Monsieur Mariko a été richement émaillée de belles photos d’illustration pour donner aux participants une idée de ce qui se fait, ou doit se faire, concrètement sur le terrain.

Pour conclure, le spécialiste du changement climatique dira que former les adultes au Sahel ne consiste pas seulement à transmettre des techniques. C'est aussi construire une résilience collective face au changement climatique. Il s’agit donc d’une réponse concrète et humaine à une crise mondiale.

Sur ce, il a remercié les participants pour leur attention et a passé la parole à son collègue tunisien par le truchement des facilitateurs de l’équipe MOJA.

Climate Change Pic

Dans sa présentation, Monsieur Karim Chebbi a mis en avant l'importance des Unités Coopératives de Production Agricole (UCPA) dans la recherche de l'autonomie alimentaire en Tunisie.

Il a expliqué un contexte historique global qui est marqué par les crises successives. En fait, la pandémie de COVID-19 et les perturbations économiques qu’elle a causées ont fragilisé les chaînes d'approvisionnement mondiales, aggravant ainsi les défis liés à la sécurité alimentaire. Dans ce cadre, les UCPA se distinguent comme des acteurs essentiels qui favorisent des circuits courts et durables pour garantir une alimentation locale et résiliente, a-t-il fait savoir.

Cependant, Monsieur Chebbi a précisé que les UCPA ne se limitent pas à la production des récoltes. Elles jouent également un rôle éducatif fondamental en offrant des formations informelles et non formelles, comme des "écoles de terrain" où les membres acquièrent des compétences en techniques agricoles et en sécurité au travail. La transmission des connaissances et le renforcement des capacités des agriculteurs se trouvent ainsi facilitées par ces communautés de pratique.

Au titre des défis à relever, le présentateur a noté que malgré leur importance, les UCPA font face à une forte diminution de leur nombre et de leur superficie. Par exemple, en 1990, il y avait 173 UCPA contre seulement 18 en 2020, opérant sur des terres domaniales héritées de la colonisation française. Pourtant, les rendements agricoles ont montré une tendance à la hausse. Ce résultat atteste donc de l'efficacité accrue des coopérateurs encore en activité.

Pour redynamiser les UCPA, le conférencier en ligne a montré la nécessité de formaliser l'éducation des membres en instituant des certifications et des formations spécifiques à l'agriculture coopérative.

L'adoption de stratégies axées sur une agriculture durable et respectueuse de l'environnement est également cruciale pour assurer leur pérennité.

En définitive, après l’exposé de Monsieur Karim Chebbi, on peut retenir que les UCPA sont des piliers face aux crises alimentaires successives. De ce fait, une intégration stratégique de ces unités dans les politiques publiques, accompagnée d’une éducation structurée, est essentielle pour préparer une nouvelle génération de coopérateurs et renforcer l'autonomie alimentaire de la Tunisie.

Les remerciements à l’endroit des organisateurs et des participants ont mis fin à la présentation de Monsieur Chebbi.

Après ces deux présentations et les mots de remerciements à l’adresse des intervenants et des participants de la part de David Harrington et Abdoulaye Konota qui ont mis l’accent sur l’importance de l’éducation des adultes dans tous les secteurs de développement, ce fut le tour de la séance des questions/réponses et contributions dont voici la synthèse en cinq rubriques :

Note supplémentaire : Les questions qui n'ont pas pu être traitées pendant le webinaire en raison du manque de temps ont été transmises aux intervenants. Nous vous invitons à consulter ultérieurement cet article pour découvrir les réponses qui leur seront apportées.

Pour consulter les commentaires sur cet article/ressource, cliquez ici pour vous inscrire au mouvement MOJA ALE. Si vous êtes déjà membre, connectez-vous ici.