Bonne pratique de stratégie de mobilisation de ressources en faveur de l’Alphabétisation et de l’Education non Formelle
Mali
Titre : La formation professionnelle pour l’émancipation des jeunes
Publics cibles : Ce document s’adresse à toutes personnes ou toutes structures investies dans l’éducation non formelle & éducation des Adultes
Objectifs :
- Partager l’expérience de la CAFO dans la promotion de l’éducation non formelle afin que les structures locales puissent s’en inspirer et en faire autant.
- Partager la démarche de la CAFO pour la mobilisation de ressources pour l’Alphabétisation et l’Education non formelle (AENF).
Lieu/couverture géographique :
La bonne pratique s’est réalisée au Mali, dans la région de Kita, cercle de Kita, dans le chef-lieu de la commune urbaine.
Introduction :
En 2022, date de la fin de la collaboration avec DVV international, la coordination des associations et ONG féminines de Kita était dans une situation d’impasse et sans financement pour la poursuite des objectifs et activités assignés par l’organisation conformément à son plan d’action quinquennal.
C’est dans cette optique que l’assemblée générale de la CAFO a tenu une réunion extraordinaire afin d’élaborer un plan de mobilisation de ressources pour maintenir les acquis avec DVV International mais également prospecter/nouer d’autres partenariat pour la poursuite des activités.
C’est ainsi que la CAFO a sollicité et obtenu auprès de l’ONG « TONUS » un financement entrant dans le cadre d’un projet intitulé « Accès au marché du travail et génération de revenus pour les Jeunes à travers le processus d’orientation et de placement à Kita » financé par CONÉMUND et la Coopération Espagnole et mise en œuvre par TONUS.
Pour une durée d’une année, les bénéficiaires de l’action ont été les filles et les garçons non scolarisés et déscolarisés qui ont suivi des cours d’alphabétisation couplés à l’apprentissage en coupe couture.
Parties prenantes :
Dans la démarche de mobilisation des fonds, la coordination des association et ONG féminines a impliquée pendant tout le processus ( identification, conception, mise en œuvre et suivi évaluation) le centre d’animation pédagogique (pour le suivi et l’évaluation des apprenants), le service local de la formation professionnelle (appui- conseil à l’apprentissage à la coupe couture et certification des méritants) et la Mairie en tant qu’autorité communale et responsable de l’alphabétisation et éducation non formelle au niveau local. L’expérience a concernée 10 jeunes non scolarisés et/ou déscolarisées dont 9 filles et un garçon qui étaient candidat à l’exode vers les sites d’orpaillage ou travailler comme saisonnier à l’intérieur du pays avec tous les risques (drogues, banditisme, grossesse…).
Approche méthodologique :
Le centre d’éducation communautaire (CEC) de la CAFO depuis son ouverture occupe une place importante dans le dispositif de formation et d’éducation des jeunes et Adultes dans le cercle de Kita.
Dans le souci de maintenir cette dynamique doublée d’une forte demande des jeunes pour l’apprentissage et l’alphabétisation et face à la rareté de financement, le centre s’est engagé dans une vaste conquête de partenaires pouvant aider à satisfaire les demandes des communautés. En consultation avec toutes les parties prenantes, la CAFO a établi un répertoire de partenaires potentiels dans le secteur de l’AENF dans la région. C’est ainsi que l’ONG Tonus, parmi tant d’autres partenaires ont été touché par la problématique de prise en charge d’au moins 10 jeunes pour l’alphabétisation et l’apprentissage à la coupe couture.
Conscient de la pertinence et l’impact de l’action, l’ONG Tonus a donc accepté et à intégrer l’imitative dans son projet « Accès au marché du travail et génération de revenus pour les Jeunes à travers le processus d’orientation et de placement à Kita » qui avait pour objectif d’alphabétiser et de former et équiper 91 jeunes dont 68 filles et 23 garçons. Les 91 jeunes ont été répartis entre 3 centres de formation dont le centre d’éducation communautaire de Kita.
Les critères de sélection et l’organisation de l’apprentissage ont été définis par l’ONG Tonus, la CAFO, la Mairie, le Centre d’Animation Pédagogique (CAP), le service du développement social.
Validation :
Le processus de validation à obéit à deux étapes :
- Des entretiens avec toutes les parties prenantes et les bénéficiaires directs de l’action.
A travers une visite des représentants des partenaires de DVV International, des entretiens ont lieu chez les parties prenantes pour discuter de la pertinence de l’expérience, le rôle joué et leur perception par rapport à l’expérience.
En réponse toutes les parties prenantes au processus de mobilisation des ressources estime avoir participé à toutes les étapes. Cette stratégie leur a permis de se valoriser et de contribuer du coup au développement socioéconomique des jeunes.
- Atelier de validation de l’expérience avec les bénéficiaires directs, les parties prenantes et la CAFO
Au cours de cet atelier, les questions liées à la démarche, au contexte, les résultats obtenus ont été débattus et entérinés. Cet atelier a été sanctionné par l’acceptation et la validation participative de toutes les parties prenantes y compris les bénéficiaires.
Impact :
L’atelier de validation a permis aux bénéficiaires d’affirmer que les 10 jeunes formés, tous sont insérés dans la vie économique. Deux d’entre eux se sont installés à leur propre compte et les huit autres travaillent dans des ateliers moyennant une rémunération. Ils sont devenus des salariés et contribuent aux dépenses familiales.
L’initiateur de l’expérience, la CAFO, se dit renforcée en termes de mobilisation des ressources et envisage de perpétuer cette expérience pour plus d’acquisition de fonds pour le bonheur des populations de Kita et d’ailleurs.
Innovations et facteurs clés de succès :
Ce processus de mobilisation des ressources constitue une innovation en ce sens qu’elle a été développée d’abord en amont par l’assemblée générale (avec l’élaboration d’un plan de mobilisation) et en aval avec l’implication toutes les parties prenantes dès l’identification des partenaires potentiels jusqu’à l’évaluation du processus. Le rôle de chaque partie prenante étant identifié et validé par elle-même ; ceci a facilité la mobilisation des ressources du partenaire principal, l’ONG Tonus.
Dans un contexte similaire, les conditions à remplir pour reproduire cette bonne pratique avec succès est d’impliquer tous les acteurs concernés par l’activité ou la pratique en vue d’avoir leur engagement à jouer pleinement leur rôle et prendre en compte la dimension genre dans toutes les phases. Il s’agit des acteurs institutionnels, les services techniques, les collectivités, les bénéficiaires, les encadreurs et autres personnes ressources.
Contraintes :
La contrainte majeure a été la réticence de certains parents qui ne voyaient que l’exode pour leurs enfants car certains jeunes sont revenus des grandes villes et ont réalisés certains investissements.
Des campagnes de sensibilisation ont permis de pallier cette perception. L’équipe de la CAFO a rencontrée individuellement les parents et ont miroité les méfaits de l’exode surtout pour les jeunes filles. Ils ont montré comment est-il bon et pérenne d’investir dans le social ; c’est-à-dire « Seules l’éducation et la formation pourront préparer les jeunes à l’autonomie socio-économique »
Enseignements tirés :
La leçon à tirer de cette bonne pratique est que tous les acteurs doivent se mettre ensemble pour prétendre à un développement harmonieux. Les résultats obtenus sont à l’actif de tous les acteurs car chacun a contribué selon son domaine de compétence.
Durabilité :
Pour que cette pratique soit pérenne au niveau institutionnel, social, économique et environnemental, il faut la création d’un cadre de concertation au plan local où toutes les structures se font représenter et réfléchissent sur des opportunités de financement à saisir au plan local, régional et même national par domaine et secteur d’activités. Les réunions peuvent se tenir au moins une fois par trimestre et de façon tournante. Elles doivent être régulière et participative pour aspirer à un changement durable et bénéfique pour les communautés.
Reproductibilité à grande échelle :
Un cadre de concertation intersectoriel et interministériel est nécessaire pour dupliquer cette expérience à grande échelle (niveau national, régional). Au Mali, l’expérience a toujours montré la transversalité de l’AENF à tous les départements ministériels. Chaque ministère peut intégrer dans son programme une ligne pour l’AENF et designer un point focal qui va suivre et participer aux activités du cadre pour plus de financement du sous-secteur.
Pour la réalisation de telle innovation, les OSC et les organisations internationales travaillant dans le sous-secteur doivent faire un grand plaidoyer au niveau national et régional pour avoir l’engagement de l’Etat ou des Etats à instruire aux différents départements la création de lignes budgétaires dans leur programme de développement.
Conclusion :
Les fonds mobilisés par soi-même pour la réalisation des besoins de soi-même ont plus d’impacts et d’utilité réels dans l’amélioration des conditions de vie des membres de l’association. Comme le disait Madame la gestionnaire du CEC de Kita, Assétou GOUANLE « Plusieurs femmes et Jeunes, auparavant analphabètes, sont aujourd’hui alphabétisés, pratiquent et gèrent leurs propres activités génératrices de revenus dans la dignité et la justice sociale » tel est l’impact concret de l’éducation des Adultes au sein du CEC de Kita en république du Mali
Lien URL de la pratique
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