Mali : les autorités scolaires engagées dans la promotion de l’alphabétisation numérique
Mali
Multiplier et renforcer les programmes d’Alphabétisation et d’Éducation non formelle ; mettre l’accent sur l’utilisation accrue du numérique par le développement de plateformes en ligne, permettre aux femmes et aux hommes qui bénéficieront de ces programmes de participer, pleinement, à la construction du Mali nouveau souhaité par le peuple malien et par les Autorités de la Transition. Voilà le cap que le Ministère de l’Éducation nationale s’est désormais fixé promouvoir davantage l’alphabétisation au Mali.
A l’occasion de la journée internationale de l’alphabétisation, célébrée ce 8 septembre 2025, sous le thème mondial ‘’Promouvoir l’alphabétisation à l’ère numérique’’ et celui national ‘’L’alphabétisation numérique : clé pour un avenir inclusif et durable’’, le Ministère de l’Éducation nationale compte mener une semaine de plaidoyer pour une forte mobilisation autour de l’alphabétisation et des langues officielles afin d’amener tous les acteurs, à quelque niveau qu’ils soient, à jouer pleinement leur rôle, leur responsabilité pour un développement endogène.
L’alphabétisation numérique est un moyen sûr pour les jeunes et pour les adultes non scolarisés ou déscolarisés de promouvoir les langues officielles, porteuses de nos valeurs ancestrales, de notre identité culturelle, de notre civilisation, de notre souveraineté.
Selon lui, la campagne 2024-2025 a connu quelques difficultés:
Le Programme Vigoureux d’Alphabétisation (PVA), qui forme, ordinairement, des femmes et des hommes dans le cadre de la lutte contre l’analphabétisme, n’a pas pu être mis en œuvre par les services déconcentrés de l’Éducation et leurs opérateurs. Seuls les Centres d’Apprentissage Féminins (CAFé) et quelques Centres d’Éducation pour le Développement (CED) ont fonctionné.
Des défis à relever
Dr. Amadou SY SAVANE estime que ces hommes et ces femmes ont soif d’utiliser nos langues officielles à travers la lecture, l’écriture et le calcul, pour acquérir des formations spécialisées, des compétences avérées dans divers domaines:
Un accent particulier sera mis sur l’utilisation du numérique. L’autonomisation de ces hommes et de ces femmes passe par là.
Selon le ministre de l’Éducation nationale, le sous-secteur de l’Alphabétisation et de l’Éducation non formelle (AENF) a un certain nombre de défis à relever. Il s’agit, pour lui, du faible niveau de financement du sous-secteur ; de la faible qualification du personnel d’encadrement de l’AENF et la précarité des emplois ; du faible niveau de traitement salarial ; et enfin du non fonctionnement des centres Programme Vigoureux d’Alphabétisation et de la plupart des Centres d’Éducation pour le Développement (CED), dû au manque de financement.
Je veux rassurer tous les acteurs de ce sous-secteur de l’Éducation de l’engagement du Ministère de l’Éducation à initier et à mettre en œuvre des actions fortes pour faire de l’alphabétisation un outil de prévention et de lutte contre l’insécurité́, un moyen de contribuer au développement local.
Dans son intervention, M. Ali-Mohamed Sinane, Chef du Bureau par intérim de l’UNESCO à Bamako, a rappelé qu’à l’ère du numérique, l’alphabétisation ne se limite plus à la lecture et à l’écriture. Elle englobe, selon lui, désormais la capacité à naviguer dans les environnements numériques, à utiliser les technologies de manière critique et responsable, et à s’approprier les outils qui façonnent notre quotidien:
C’est pourquoi nous devons redoubler d’efforts pour que l’alphabétisation numérique devienne une réalité pour tous, et non un privilège pour les quelques-uns.
Ne laisser aucun citoyen en marge de la révolution digitale
Le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, pour sa part, il a estimé que malgré les efforts enregistrés dans le domaine de l’alphabétisation, son taux, estimé à 37,6% dans la proportion de la population âgée de 15 ans, reste encore très faible:
En plus, les effets collatéraux des crises multidimensionnelles que traverse notre pays impactent négativement le secteur de l’alphabétisation avec la fragilisation des programmes éducatifs, la fermeture de nombreux centres dédiés et l’accès limité aux services sociaux de base.
Selon le général de division Abdoulaye Maïga, les mutations technologiques imposent désormais de nouvelles formes de compétences dont l’alphabétisation numérique qui devient un impératif, afin de ne laisser aucun citoyen en marge de la révolution digitale.
En effet, dans un monde de plus en plus digitalisé, l’alphabétisation numérique, aux côtés des formes traditionnelles d’alphabétisation, permettra non seulement l’utilisation des technologies pour s’informer et se former, mais aussi pour l’accès aux outils et ressources d’apprentissage en ligne. C’est pourquoi, l’alphabétisation numérique est un outil d’émancipation qui permettra non seulement à chaque citoyen d’acquérir la capacité de se projeter dans l’avenir mais aussi de combler les disparités géographiques, économiques et sociales entre les différentes couches de notre population.
Ainsi, le Premier ministre engage le ministre de l’Éducation Nationale avec l’ensemble des parties prenantes à travailler, en synergie, pour la promotion de l’alphabétisation numérique au sein des centres et des structures dédiés, à travers : des programmes éducatifs intégrant les compétences numériques ; la création d’infrastructures garantissant un accès équitable à internet et aux outils numériques, y compris dans les zones les plus reculées du pays ; et enfin l’accès privilégié des femmes et des jeunes aux compétences de l’alphabétisation numérique.